1 mois de vélo-rando-vol dans les Alpes du Sud

Voici un petit résumé de mon voyage à vélo à travers les Alpes du Sud.

Montagne de Chabre

Mais pourquoi partir en vélo avec en parapente ?
Pour plein de raisons ! Pour se mettre un petit défi, pour être autonome, pour prendre le temps, pour ne pas (trop) se prendre la tête avec la météo et les sites, pour avoir lu « En route avec Aile », pour sentir, voir, connaître ces régions, leur faune et leur flore, pour mieux connaître le quart Sud Est de la France, pour mieux profiter de ce qu’on là maintenant, pour étonner.

Départ à Grenoble par le Drac

Il y a plein de manières de pratiquer le parapente. Pour moi, de plus de plus, il s’associe à d’autres activités. La randonnée souvent, l’alpinisme parfois, le vélo pour réduire grandement son empreinte co2, le tourisme aussi bien sûr ! J’ai fait le choix d’une association vols sur site/ déplacements en vélo principalement (+ un peu de train et d’auto-stop), montée en rando exclusivement et du tourisme dans les régions visitées.

Un des points les plus hauts, près de Seyne les Alpes, pour descendre sur les clues de Barles

Parfois j’arrive à tout associer pour faire un circuit magique. Par exemple pour voler au Sénépy (ou Génépy?) je pars d’un village proche de La Mûre. Mon vélo trouve sa place dans le jardin d’un vieux du village qui était présent. Sur la montée je croise beaucoup de bêtes et pas un humain. Je décolle avec les vaches paisibles, pour aller me vacher discrètement en volant au dessus du lac de Monteynard. Pour revenir, je retraverse une fameuse passerelle, où d’autres bêtes s’entassent à la recherche du même selfie que tous les autres. Où était ce des humains ? Pas sûr. Un peu de stop pour retrouver le vélo. Pause au plus chaud de la journée avant d’aller m’enfoncer dans le Valbonnais et me placer pour la rando du lendemain.

Mais puisque je vous dis que le Génépi donne des ailes!

Au Blayeul ce fut efficace ! Pour accéder à ce dôme multi-orientations , je tombe au petit matin sur un kilomètre vertical. Ainsi soit il, j’irai droit au but. Je pose à 5 mètres de mon bivouac.

Le bivouac. En arrière plan l’attérro. Derrière, la rivière. On est bien.

La plupart du temps je me base sur un topo, que j’ai consulté avant de partir, ou la veille. Parfois j’invente le vol, j’innove sur le déco et l’attérro, comme au « Morgon » où j’ai choisi en pleine nature un déco et un attérro avec les conditions du moment, le sommet restant caché dans les nuages.

Le Dolmen est un peu derrière

Le programme n’est absolument pas écrit d’avance, des idées arrivent au fur et à mesure, selon les rencontres et les envies. Le dernier moment est le meilleur pour décider de monter, de voler, de partir ou d’attendre. Le ciel définit le programme. L’heure de la journée est le paramètre le plus fiable pour prévoir l’aérologie. Pas de surprises, Alpes du Sud en été, c’est vite fort. Les vols se font principalement le matin.

C’est ensuite avec la carte (papier ou numérique) que le chemin se trace. J’évite les grosses routes et si possible les gros dénivelés. Souvent il faut choisir, je privilégie la sécurité et les petites routes. Pas de répit pour les guibolles. Je me retrouve parfois à monter en groupe avec des cyclistes, des vrais, en cuissard et sans le poids. Je me fais larguer bien sûr, mais pas toujours…

J’avais préparé quelques cartes, avec repérages stratégiques

Ce qui est intéressant dans ce type de voyage « lent », c’est de voir la progression, à chaque vol, voir le sommet de la veille et les projets potentiels du lendemain.

Mon vélo est tout sauf récent. C’est un vieux VTT acheté d’occasion il y a des années, la plupart des pièces sont issues de la récup, dans un atelier d’auto-réparation. On m’avait souvent dit « le plus important pour un voyage à vélo est d’avoir une bécane solide ». J’y ai mis les accessoires indispensables : porte-bagages, sacoches, selle, pneus anti-crevaison.

Le résultat n’est pas mal. 1 rayon de cassé, changé rapidement chez un vélociste, 1 crevaison, quelques déraillements, beaucoup de réglages. Ce qu’il m’a manqué c’est un pignon de plus..

Pour dormir

Des bivouacs et des campings. Selon les cas de figure. Pour partir tôt en rando, je préfère bivouaquer au plus proche du départ du sentier. Si un camping s’y trouve, c’est encore mieux je pourrai y laisser mon vélo et les affaires plus sereinement. Dans la vallée de la Bléone, ce sont les habitants du village qui me conseillent directement le meilleur endroit pour passer la nuit au calme.

Le vélo permet parfois d’accéder à certaines zones plus facilement, là où les véhicules ne passent pas. Au bord du lac de Serre Ponçon, certaines zones sont très accueillantes mais remplies par les véhicules habitables. 500M plus loin il n’y a personnes, car il y a une barrière en bois.. En vélo ça passe.

Bivouac au niveau de l’ancien village d’Ubaye, aujourd’hui submergé

Sur mes bivouacs, je me suis fait 2 fois contrôlé avec courtoisie : une fois par la gendarmerie pour de la prévention sur l’interdiction des feux. Une fois par des éco-gardes, très étonnés que j’ai pu rentré dans une petite réserve (ouverte au public en journée), le vélo joue en ma faveur dans ces cas et même eux me posent quelques questions et me souhaite bon courage.

Lever du jour à St Vincent. Ici, le bivouac « camion » n’est pas trop apprécié. En vélo, on me dit pas de soucis. Je me cache derrière peu de choses.
Petits déjs souvent pris au lever du soleil, avec des petits produits locaux de préférence

Vous venez d’où ?
Combien ça pèse ?
Ce sont les questions qui reviennent le plus souvent quand on me voit sur mon vélo. A croire que tout le monde s’est passé le mot. Les regards sont souvent sans équivoque quand j’arrive en haut d’un col ou une petite route de montagne. Les enfants me regardent ébahis et découvre qu’on peut faire autre chose que des wheelings. Il faut dire que dans les Alpes du Sud ce sont les motards et les camping cars qui occupent le terrain. A l’exception de la Via Rhona où fourmillent les cyclos et aussi quelques uns dans la Drôme.

Le vélo chargé est un passeport pour entamer des conversations. De la même manière le chargeur solaire sur un déco.

Et où tu mets ton vélo et ses sacoches quand tu voles ?

Selon les situations : le plus souvent, caché près de l’attérro, si c’est un village et que des habitants sont là je demande pour le laisser dans un jardin, si le camping est pas loin je le laisse au camping. Une fois, on m’a même laissé les clés d’un garage à vélo, avec une 15aine de vélos bien plus récent que le mien à l’intérieur !

Caché dans le maquis..

Faire du tourisme en même temps ?

Au Morgon, au dessu du lac de Serre Ponçon, je pose à côté d’un Dolmen, je bivouaque au niveau de l’ancien village d’Ubaye, recouvert par les eaux. Dans les Alpes du Sud, je suis la Viapac et profite d’une route coupée par un éboulement pour zigzaguer dans les clues de Barles. Dans le petit village du Vernet, quelques maisons à vendre, dont celle du médecin de Napoléon, dixit le propriétaire. Y aurait il une fuite des habitants suite à la catastrophe toute proche de la Germanwings ?

Les boites à livres sont devenues légion, même au milieu de nulle part. Avec moi les livres migrent par les airs.
Le sommet du cheval blanc, son observatoire inachevé, le déco Nord Ouest sur la gauche, qui m’a coupé les ailes, et la descente qui m’a cassé les pattes.

A Moustiers Sainte Marie, la montée se fait par la voie romaine. Et après avoir volé sur le plateau, je reviens par Notre Dame Beauvoir.

Près de Dormillouse un aigle me passe juste devant, avant que je ne décolle. A Aurel, plusieurs grands vautours matérialisent le thermique.

Grave!
La ViaRhona et le pont sur la Drôme

Pour les plus curieux: la carte de l’itinéraire, les vols, les non-vols, et quelques notes cyclos. On notera que j’ai bien pris mon temps pour descendre et j’ai accéléré pour remonter 🙂 En effet, à l’origine je pensais remonter en train 🙂

Voir en plein écran